Strasbourg, l’intéressante et belle vitrine de la pharmacie du Dôme.
A l’ombre de la Cathédrale, au n° 1 de la rue des Juifs, la pharmacie du Dôme existe depuis 1837.
Tout au long de l’année les pharmaciens, Violette et Michel Gellé, proposent dans leurs vitrines de
petites
expositions thématiques rassemblant objets de métiers, livres et
grimoires, échantillons de matières, planches botaniques… qui
transportent le spectateur quelques dizaines d’années en arrière.
Lorsqu'en 1976 ils ont repris la pharmacie du Dôme,
ils héritent d’une fabuleux trésor : leur prédécesseur, Charles
Dirheimer, pionnier de l'homéopathie, maître des lieux durant plus de
quarante ans, leur a transmis un véritable musée qu’ils ne cessent
depuis d’enrichir avec passion et des pièces sont régulièrement
présentées dans les vitrines, extraites du cabinet de curiosités que
constitue l’ancienne herboristerie de l’officine.
Ils ont aussi su garder à leur officine son décor
ancien, attirant l’attention du cinéaste Edouard Niermans qui y tourna
en 2007 quelques scènes d’un téléfilm historique, « Le 7ème juré », diffusé sur France 2.
Dans ce quartier, qui fut le mien jadis, on y trouvait des bouchers-charcutiers, des crèmeries, des Winstub,
un
magasin de musique, un marchand de couleurs, mercerie, magasins de
primeurs et d’alimentation, et quelques artisans, ainsi qu’un des plus
grand salon de thé de la ville, qui était mon fournisseur attitré de
meringues glacées… avec beaucoup de chantilly s’il vous plait !
Il n’y avait pas
besoin de courir dans toute la ville et la banlieue pour trouver ce
dont on avait besoin. Tout était là, à portée de mains dans un rayon de
cinq cent mètres. C’était un quartier vivant et le pharmacien Charles
Dirheimer en était une personnalité affable et respectée. Au bout de la
rue des Juifs mes parents ouvrirent en septembre 1957 le premier
restaurant chinois de Strasbourg.
Jadis, l’association des commerçants présidée par
Madame Ria Gerner, autre grande figure strasbourgeoise, organisait des
concours de vitrines prestigieux, et chaque commerçant, indépendant
alors, mettait un point d’honneur à y participer et à réaliser la plus
belle vitrine.
Tout cela a disparu au début des années 80, et
aujourd’hui ce quartier de la Cathédrale est mort, tué par les magasins
franchisés, stérilisés, aseptisés et clonés, tels qu’on en trouve dans
toutes les villes de France, de Navarre et d’ailleurs…